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Ne dites plus assistant…mais professionnel multilingue. Le métier a considérablement évolué.

Il y a trente ans, tout le monde parlait de secrétaire. Il y a une dizaine d’années, le terme avait déjà évolué. Il était depuis lors question d’assistant. Aujourd’hui, le secteur propose une nouvelle dénomination, plus proche de la réalité de la fonction.

Solange Berger pour La Libre

Temps de lecture min. 4

On parle désormais de professionnel multilingue, comme l’explique, dans l’ouvrage Goodbye assistant, Hello professional ? La (r) évolution de la profession d’assistant, Linda Cappelle, CEO de Bright Plus. Ce prestataire de services en ressources humaines s’appelait d’ailleurs auparavant… Secretary Plus, illustrant bien l’évolution du métier.

“Nous avons réalisé de nombreuses recherches et mené des enquêtes auprès de professionnels du secteur, d’étudiants, de managers,… Nous avons constaté que le mot “assistant” avait une connotation assez négative. Il fait référence au terme ‘assister’, qui donne l’idée de soutenir, alors que ce n’est plus le rôle du métier. Il fallait trouver un autre titre qui correspond mieux à la fonction actuelle et englobe toute sa réalité. C’est le terme de professionnel multilingue qui est ressorti”, raconte Linda Cappelle. “C’est une dénomination que nous proposons pour ouvrir le débat. Mais il est clair qu’il est temps que les employeurs changent les termes utilisés dans les annonces de recrutement pour pouvoir attirer les bons candidats.”

Une opportunité d’évoluer

Comment le métier a-t-il donc évolué ? Il y a trente ans, le secrétaire, et plus tard l’assistant, était là pour subvenir aux besoins d’un patron, d’une équipe : contacts téléphoniques, organisation de l’agenda, rédaction du courrier,… Avec le développement des mails et des agendas électroniques, on aurait pu imaginer que le métier allait disparaître. “Au contraire. Ce fut l’opportunité d’évoluer. Ces professionnels ont développé d’autres compétences, se sont spécialisés : marketing, ressources humaines, logistiques, ventes,… Ils ne travaillent plus ‘pour’mais ‘avec’quelqu’un ou une équipe. Ils ont désormais un rôle de ‘sparing partner’. Ils ne sont plus dans l’exécutif”.

Dans son ouvrage, Linda Cappelle pointe les moteurs du changement, les facteurs qui ont eu une influence sur la fonction et les tâches du professionnel multilingue. En tête vient la numérisation (59 %), puis le télétravail (53 %), l’automatisation (39 %), les changements dans la structure organisationnelle (22 %), la crise sanitaire (10 %) et les exigences à chaque fois plus élevées inhérentes à la fonction (17 %).

La maîtrise des langues

Les compétences recherchées pour ce professionnel multilingue sont nombreuses. Comme son nom l’indique, il doit être multilingue. “C’est une compétence qu’on demandait déjà aux secrétaires. Aujourd’hui, la connaissance des langues est encore plus fondamentale dans le monde global actuel. En Belgique, connaître le Français, le Néerlandais, l’Anglais ou même l’Allemand est un atout. Mais on voit cependant que les lacunes en Français et en Néerlandais sont plus importantes qu’auparavant. Et même l’Anglais pose problème pour la grammaire et l’orthographe. L’Anglais que les jeunes apprennent en surfant sur Internet n’est pas vraiment le bon”, souligne Linda Cappelle. “Le manque de maîtrise des langues a comme conséquence une pénurie de talents.”

Autres compétences essentielles : avoir la maîtrise des outils numériques et disposer de connaissances spécialisées. Cela peut être, par exemple, des connaissances en matière de législation sociale pour un profil RH.

Ces professionnels doivent aussi être organisés, précis, capables de planifier,… Ils ont de plus en plus de responsabilités et suivent les projets de A à Z. Cela signifie aussi qu’ils ont la possibilité de progresser dans l’entreprise. “Ils peuvent rester dans la même fonction mais en prenant davantage de responsabilités grâce à l’élargissement de leurs connaissances. Mais ils peuvent également, avec le temps, accéder à des postes plus élevés, et même devenir managers. C’est un beau tremplin.”

“Le manque de maîtrise des langues a comme conséquence une pénurie de talents.”

À savoir

Dans le cadre de ses recherches, Bright Plus a mené plusieurs enquêtes auprès de différentes parties prenantes : professionnels multilingues, managers, étudiants,… Pointons plusieurs éléments :

  • 30 % des professionnels sondés portent encore un titre incluant le terme “assistant”. Ils étaient plus de 50 % il y a dix ans.
  • 24,4 % des professionnels sont des hommes ; contre 12 % en 2010.
  • 20 % préféreraient travailler comme indépendants. Si l’on pose la question aux moins de 30 ans, on arrive à 27 %. Quelque 31 % sont intéressés par l’externalisation (39 % pour les moins de 30 ans). “Auparavant pour la grande majorité des professionnels, le contrat à durée indéterminée (CDI) était le contrat le plus courant et le plus recherché”, remarque Linda Cappelle. “Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Il y a une volonté de ces collaborateurs d’avoir plus de flexibilité, permise par d’autres types de ‘contrats’”.
  • 70-20-10. Si l’on considère tout ce que les employés apprennent au cours de leur parcours, 10 % proviennent de leur formation traditionnelle. Ils acquièrent également 20 % de leurs connaissances grâce à l’apprentissage social, c’est-à-dire les interactions avec les collègues et les superviseurs et leur environnement. Les 70 % restants sont acquis en exerçant la fonction. “Le modèle 70-20-10 pour la formation et le développement est une formule largement utilisée pour décrire ce qui rend l’apprentissage vraiment efficace et réussi”, assure Linda Cappelle.

Vous voulez en savoir plus ? Découvrez le livre "Goodbye assistant, hello professional".

A propos de l'auteur

Solange Berger pour La Libre

Solange Berger est journaliste indépendante et travaille pour La Libre et L'Eventail depuis près de 30 ans.

Elle s'intéresse aux ressources humaines, à l'immobilier et à la construction. Elle écrit de nombreux articles pour l'accessoire du week-end 'Eco'.

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