Tout ce que vous devez savoir sur l'indexation des salaires en 2023

Lorsque les prix de certains biens et services augmentent en Belgique, les salaires et les avantages de nombreuses personnes augmentent également. Cette augmentation automatique des salaires en fonction de la hausse des prix, ou de l'inflation, est ce que l'on appelle l'indexation. En d'autres termes, l'indice suit l'évolution du coût de la vie, qui connaît une nette hausse en ce moment.

Les biens et services sur lesquels l'indexation est calculée sont appelés le « panier des ménages ». Il s'agit de produits et de biens qui sont fréquemment achetés par les familles et qui ont donc un impact sur le coût de la vie à ce moment précis. Ce panier fait l'objet d'un examen approfondi tous les deux ans depuis 2008 pour s'assurer qu'il reste représentatif. Le lecteur de cassettes, par exemple, a désormais été remplacé par le smartphone.

Vous n'avez pas pu le manquer ces derniers mois : la vie est devenue beaucoup plus chère. En raison de facteurs tels que la pandémie de coronavirus, la guerre en Ukraine et la crise énergétique, les prix des denrées alimentaires, de l'eau, du gaz et de l'électricité, entre autres, ont connu une hausse exceptionnelle. Des produits qui figurent tous dans le panier des ménages et qui sont donc pris en compte dans la détermination de l'indice.

En raison de la forte inflation, les salaires des fonctionnaires, les allocations des retraités et des chômeurs, par exemple, ainsi que les salaires de certains travailleurs, ont déjà été augmentés plusieurs fois au cours de l'année dernière. Mais pour les travailleurs qui n'en ont pas encore bénéficié en 2022, cette augmentation sera appliquée en une fois en janvier 2023. Ils recevront une augmentation de salaire à partir de ce moment-là.

Pour la commission paritaire 200, qui regroupe plus de 500 000 employés, l'indexation pour 2023 est de 11,08 %. D'autres commissions paritaires ont également un système d'indexation annuelle. Il s'agit, par exemple, de quelque 143 000 employés dans le secteur de la restauration (commission paritaire 302), de près de 100 000 dans l'industrie alimentaire (commissions paritaires 118 et 200) ou de plus de 96 000 dans le secteur des transports (commission paritaire 140). L'augmentation réelle de leur salaire peut donc varier selon le secteur. Pour souligner à quel point ce pourcentage est élevé : au cours des 10 à 15 dernières années, le taux d'indexation « normal » a été en moyenne inférieur à 2 % par an.

L'indexation s'applique aux salaires des travailleurs du secteur privé, ainsi qu'aux salaires des fonctionnaires et aux allocations sociales (retraite, allocations de chômage, indemnités de maladie...). Seul un nombre limité de petites commissions paritaires ne possèdent pas d'accords d'indexation et ne prévoient donc pas d'augmentation automatique des salaires. Sauf lorsqu'il existe des accords au niveau de l'entreprise, ce qui est souvent le cas dans les grandes organisations.

Une augmentation de salaire de 11,08%. Pas mal, non ? Hélas, il faut un peu nuancer cette bonne nouvelle. Bien que l'indexation ait été créée par le gouvernement pour garantir la sauvegarde de notre pouvoir d'achat, ce système n'est pas infaillible.

Premièrement, le taux d'indexation est un taux brut. Ainsi, sur une base nette, votre salaire augmentera moins rapidement. D'après les calculs des experts, cela représenterait une augmentation nette d'environ 7 % pour les revenus les plus élevés. Pour des salaires plus bas, ce pourcentage net est inférieur. Ainsi, malgré l'indexation, nous perdrons quand même encore du pouvoir d'achat.

Précision positive : dans notre pays, les barèmes fiscaux sont également indexés automatiquement. Ainsi, ceux qui gagnent plus grâce à l'indexation ne se retrouvent pas simplement dans une tranche d'imposition plus élevée. Cela compense un peu la perte de pouvoir d'achat, mais pas complètement.

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